Ouest-France - Sacha Hutte
« LE POLAR SOCIAL S’INVITE À LA LIBRAIRIE TZARA
Une fois n’est pas coutume, la librairie Tzara à Berné avait fait salle comble, jeudi dernier, pour sa soirée littéraire mensuelle, consacrée aux marginaux de la plume…
Faire rimer travail social et écriture romanesque… Un exercice de style compliqué et un supplice pour n’importe quel lecteur sain d’esprit ayant eu la malchance de se confronter à la sécheresse stéréo-typique de l’écriture d’un professionnel du champ social. Pourtant, amoureux des mauvais jeux de « maux », Simon Cussonet, l’affable libraire de la Libraire Tzara, a une nouvelle fois su relever le défi en conviant dans son antre de papier, une brochette d’auteurs atypiques, issus de l’univers de la note de synthèse et du projet personnalisé.
Cette rencontre littéraire aura ainsi permis au public de curieux, initialement attiré par la promesse d’un apéro à l’œil, de découvrir que les « pros du social » ne devaient pas la sécheresse de leur écriture administrative à celle de leur cœur. Une fois libérés des carcans de la novlangue institutionnelle, les travailleurs sociaux pouvaient en effet devenir des auteurs à part entière.
Une révélation intellectuelle confirmée par la présentation de l’ouvrage collectif au titre programmatique intitulé Résonances – En quête en terres inconnues.
Derrière cet OVNI littéraire, aux accents de polar à la noirceur assumée que n’auraient reniés ni Patricia Highsmith, ni Alfred Hitchcock, aucune ombre de Thomas Ripley ou de Norman Bates. La géographie du crime dépeint dans cette fresque sociale s’ancre en périphérie de Brest, dans le quartier chaud de Pontanézen, dont la simple évocation suffit à faire frémir les Parrains des gangs salvadoriens de la Mara Salvatrucha.
Certains responsables du ministère et de la DGCS ne manqueront pas de s’offusquer qu’on puisse rendre compte d’un acte d’accompagnement social par le biais d’une écriture alerte, romancée et parfois poétique. Ils souligneront également que l’on n’attente pas impunément à la stabilité du totem cher à tout travailleur social – la bonne distance – avec quelques licences littéraires. Les pisse-vinaigres oublient toutefois qu’on n’a jamais réparé un être humain avec une notice Ikéa et que l’émotion induite par une écriture réflexive et impliquée constitue un pont qui relie les âmes. »
LiRE
« AVENTURE LITTÉRAIRE ATYPIQUE. À la dureté et à la pesanteur des thèmes abordés (un meurtre à la tronçonneuse, une ballade gastronomique sur les terres d’Édouard Leclerc), répond la douceur d’une couverture en mousse qui viendra éponger les angoisses et les larmes des lecteurs trop émotifs.
Écrit dans un style imagé, à la fois direct et ampoulé, l’ouvrage collectif et multiforme Résonances saura redonner aux petits comme aux grands le goût des grandes épopées d’Antan !
Résonances est un grand livre — une recherche-action collective comme on aimerait en lire plus souvent... Un livre qui nous invite à repenser notre rapport à nos lieux de vie, à ces lieux "à vivre" et à ses habitants. »
Lien social
« ATTENTION, PAS DE CÔTÉ !!! Les Éditions recherche & travail social innovent. Peu habituées à faire usage de la fiction, cet éditeur (qu’on ne présente plus) propose un ouvrage collectif aux rebondissements inattendus, où se mêlent humours, intrigues, suspenses, drames, émotions. Écrit sous forme poétique, ludique ou biographique — en référence au jeu des numéros de page — l’ouvrage présente une couverture en mousse propre à ravir les âmes d’enfant. On ne peut que souligner l’audace de cette maison d’édition qui démontre, s’il en est, que la rigueur et l’imagination, même dans le champ de la recherche et du travail social, font bon ménage. »
Biographie et autobiographie
« DES MOTS SUR DES TABOUS. Résonances, enquête en terre inconnue est un livre où se mêlent fiction et réalité. Les histoires prennent naissance dans les villes de Brest et de Landerneau, avec un apport d’images illustrant parfaitement le sujet. L’histoire familiale de Rachel apparaît en toile de fond, et permet au lecteur de comprendre les difficultés d’une famille à surmonter les traumas de l’enfance, notamment en mettant des mots sur des tabous qui parasitent ô combien la vie familiale. »
Le télégramme
« DES AUTEURS EN DÉDICACE À LA LIBRAIRIE TZARA. Simon Cussonet, libraire et gérant de cette belle librairie, a réuni pour le 5ème jeudi du mois toute l’équipe de l’ouvrage Résonances, en quête en terre inconnue. Sous la houlette de Rachel Le Cunff, célèbre ethnologue de Poudreuzic, ce collectif d’auteurs d’horizons divers (travail social, monde de la mode, agriculture), nous amène dans une bretagne profonde, sauvage et mystérieuse. Le lecteur est à la fois intrigué par les photos saisissantes de Sylvie Doéneau, oeil féroces des nuits brezounec, le récit de destins brisés dans la ville de Landerneau, exprimé par Guillaume Keradic, et le thriller haletant avec comme toile de fond la banlieue brestoise, habilement conçu par Lenaïg Le Bihan. Les lecteurs, présents pour une fois, ont pu échanger avec toute l’équipe après les débats. »
Le gorafi
« DU BRUIT DANS LE LANDERNEAU DE LA LITTÉRATURE. Les auteurs du livre Résonances, qui relatent entre autres le fameux meurtre de Ponta, en résidence à la librairie Le Gouezec. En attendant, le meurtrier, Jean-Jacques Schaller, toujours en fuite... »
Transfuge
« RÉSONANCES, ÇA NE RÉSONNE PAS. Trois auteurs, trois ambiances. Le chapitre I nous laisse de marbre par sa description des lieux et du meurtre. Dans le second chapitre « Fourchette et sac à dos », on reste sur sa faim. Pour le chapitre III, une photo de chat en guise de titre laisse sans voix. Familial et animal, un livre à ne pas mettre entre toutes les mains. »
Facebook
« Vous nous avez fait atteindre par votre récit la mise en perspective du micelium qui constitue ces terres. Le mode de vie des habitants et leur préoccupation. Ils se rejoignent, tant sous la pluie battante dans une allée vide de Ponta, que près d’un talus à la sortie du lycée à Landerneau. Le meurtre, et le chatride en Making Off, les retrouvailles potentielles de ces deux vieilles femmes sont traversés par des questions existentielles dont celle de l’angoisse de mort. Le paradoxe de cette quête est d’y trouver une pulsion de vie malgré tout et de la faire vibrer, raisonner, s’exprimer. Bravo pour le meurtre du chat qui permettra enfin à cette écrivaine de sortir de son lit... »
Ouest-France
« TROIS RÉSONANCES. Trois lieux (Brest, Quimper, Landerneau), trois formes (roman policier, roman-photo, roman vrai), trois écritures (poétique, sociologique, narrative), trois immersions (observation participante, non participante et surimpliquée). Ce livre touchera-t-il trois lecteurs ? Rien n’est moins sûr. »
Télérama
« RÉSONANCES : EN [QUÊTE] EN TERRE INCONNUE. Alité ou baskets aux pieds, trois auteurs arpentent les ruelles en quêtes d’indices : une fourchette, une tronçonneuse, un roman photo, un Mickey parade, une tache d’encre ou une tache de sang... Jusqu’à la découverte d’un sac à dos. Surprenant, décalé, frôlant l’imposture à certains moments (toujours dans une authenticité bienveillante), Résonances perd le lecteur par sa nébulosité apparente. La multitude d’informations discordantes finit par prendre sens à la conclusion. Un livre pour lecteur patient. »
L'Autre
« RÉSONANCES, UNE RÉUSSITE. Une écriture contrepoint d’une thématique dramatique. Dans la pure lignée d’un Tobie Nathan. Un collectif d’auteurs en quête d’un devenir. »
Sciences humaines
« NO COMPRENDO. Ce livre n’a pas la prétention d’être RAQ->colleur. Il est fait de consensus et de compromis, il alterne entre éthique et pratique à travers le choix du thème du meurtre conceptuel. Mais dès le titre on n’y comprend rien. Les photos vides n’arrangent rien. Vite, fuyons. »
ASH
« DÉRANGEANT. Un livre qui traite du destin tragique d’une femme tuée dans un quartier sordide de l’Ouest. De Brest l’ouvrière, à Quimper la bourgeoise, le personnage s’arrête à Landerneau. Il se fait oublier pour mettre en sommeil le meurtre d’un enfant handicapé qu’on devine en liant les chiffres les gens aux autres. »
De Paris à Landerneau, trois auteur·e·s nous embarquent, sous fond de conflits familiaux, au cœur d’une enquête pour meurtre dans les bas-fonds d’un quartier chaud brestois.
Relatant les faits sans les fantasmer, le partage des résonances au fil des explorations donne à voir la complexité (et la beauté) de l’enquête en même temps que la quête de soi des trois auteur·e·s. Une façon d’entrevoir le paysage sensible du social en Finistère.
Par sa mise en récit atypique, son écriture photographique co-légendée avec les habitants et sa méthodologie d’observation non participante — l’un des chercheurs travaille par délégation avec un informateur-témoin sur le terrain —, Résonances est un cas limite de l’approche sociologique traduit en vingt-cinq langues.
Ouvrage dirigé par Rachel Le Cunff, avec l'active collaboration de Sylvie Doéneau, Guillaume Keradic, Lenaïg Le Bihan.
Lycée Kerbernez, Plomelin (29)
Avec les équipes pédagogiques de l’Université Sorbonne Paris Nord, Département sciences de l’éducation, et du Collège coopératif de Bretagne. Dans le cadre d’une Recherche-Action-Qualifiante (RAQ) autour de la parentalité, 2019-2020. Co-animation de la rencontre avec Christophe Blanchard, sociologue et maître de conférence en sciences de l’éducation à Paris 13.