Rüdolf K. est un habitant de Kerlédé, à Saint-Nazaire. Depuis quelque temps, Rüdolf K veut en finir. Un jour, il entend une mouette qui lui parle. Rüdolf K. pense qu’il a trop bu. Il rentre chez lui pour dormir. Quelques jours passent, Rüdolf K. se balade au parc et là, il voit des corbeaux. Qui lui parlent en disant qu’il est un moins que rien. Rüdolf K. se dit qu’il devient fou. Son patron lui impose des jours de congés, pour qu'il revienne au travail en forme. Les mouettes continuent à lui parler. Elles lui proposent de sortir prendre l’air. Sophie, son amie, propose de faire un tour en bateau. Les corbeaux disent à Rüdolf K. : « Tu n’as pas honte de te balader quand tes collègues travaillent ! ». Mais les mouettes répliquent qu’il travaille bien et qu’il a besoin de souffler. Rüdolf K. décide de suivre les mouettes. En sautant le pas, il va profiter de la vie.
Toucher le bois,
D’une croix ;
Ou du métal,
Avec le diable :
La vie « du côté chance »,
D’un « Grand Corps Malade » ;
Ou bien l’errance…
Dans les rues se balade
Rüdolf le maussade-
Quartier de Kerlédé,
Saint-Nazaire, en été-
En automne, en hiver,
C’est toujours pareil :
Partout plein de murs gris,
Et personne ne sourit ;
Jusqu’au printemps des mouettes,
Des idées plein la tête :
Rüdolf qui revit-
L’idylle de sa vie,
L’attend au cabaret-
Michel, pêcheur de raies,
De bars et de mulets,
En a jeté sa guimbarde
A la mer ;
Tellement ça barde,
Sur la terre !
Quand Rüdolf est heureux,
Le monde suit, un peu :
Son humeur, au bord de la falaise,
Pourrait bien chavirer, le cul entre deux chaises ;
Relativité de nous, choses humaines…
Et si, comme Rüdolf, on n’était pas si seuls :
La biodiversité, pour ne pas penser qu’à nos gueules,
Regarder tout autour, pas que dans nos immeubles,
Pour aimer la planète et tous ceux qui le veulent ;
Seule une assemblée écolo pourra sauver les meubles !
En dépit des corbeaux, dont les menaces pleuvent…
Unissons tous les mouettes, autant qu’elles le peuvent !
Après quelques années d’absence, Rüdolf-la-mouette retourne à Kerlédé, son pays natal (de potes). Les choses ne se passent pas comme prévu. Il ne reconnaît plus le lieu : est-ce le quartier, ou lui ? Ce qui ressemblait à un petit village (de potes) où régnait la joie de vivre s’est mué en quelque chose de monotone, gris, triste. Et sa propre vie, à Rüdolf, est-elle devenue monotone, grise, triste ?
Tiens !! Le petit jardin face mer. Là où tout se décidait. Son QG (de potes), sur le blockhaus !! Il s’arrête net, jette un regard à droite, à gauche… rien. Plus de blockhaus. Qu’est-ce qui s’est passé ? Disparu !! Disparu, ce lieu unique de picole (entre potes). À la place, une sorte de belvédère. Surprenant !! Après tout, pourquoi pas. Il continue de longer le chemin côtier en se souvenant des années de joies (entre potes), de tristesses (par les potes), de rendez-vous amoureux (de tous les potes). Avec son sourire (de pote), il sourit (comme ses potes).
Rüdolf-la-mouette s’avance jusqu’au rivage. Il descend vers la plage par l’escalier (de ses potes), s’assied sur une marche (celle de ses amours potes) et prend une grande inspiration — regard fixe vers l’horizon, yeux qui se brouillent. Tout a changé. Il se sent seul. Il n’a pas retrouvé son pays natal ; ne restent que la nostalgie, les souvenirs de rigolade-éclate-déconne (avec les potes).
D’un pas sûr, déterminé, il se relève (pour ses potes). Il remonte l’escalier et se dirige vers cette terrasse rebaptisée belvédère. Il ferme les yeux :
« Je n’ai besoin de personne en 2 ch’vaux Charleston / Je n’reconnais plus personne en 2 ch’vaux Charleston.»
Rien ni personne ne le retient ici !! Il appuie sur le starter. Rien ne sert de courir : il faut partir à point. Peu importe la direction, il va toujours de l’avant. Il ne sait où ses ailes l’emmèneront. Il se laisse guider par la douceur du vent — et par les futures aventures (de potes). Il rencontrera d’autres mouettes-potes, d’autres promesses de l’aube. Il refera les 400 coups.
Assise sur un banc, le nez dans le vent.
À regarder la mer et ses vagues houleuses.
Un ballet de mouettes,
Cherchant des crevettes dans le sable,
Se battent entre elles,
La plus rapide se met à crier,
Écartant toutes les autres.
Les mouettes rieuses, criardes,
Tournoient, frôlent Anna,
Le nez dans son livre.
Elles viennent l'agacer,
L'irriter.
En colère, Anna s'en va
Au cœur du grand débat des mots critiques sur la sauvegarde du territoire, Rüdolf s’interroge : « Comment vivre ensemble et libérer la parole ? ».
Il semble mieux comprendre le langage des mouettes, même bipolaires !
Au cours d’une longue errance poétique, il rencontre un homme étrange dans un costume orange qui semble surgir de nulle part.
Un ovni !
Les arbres murmurent sous le vent, les feuilles sous les branches s’agitent dans un bruissement d’ailes.
Les éléments se déchaînent, les éclairs fendent le ciel.
Rüdolf, emporté par les rafales, vole au sommet de la falaise, les mouettes arrivent par centaines, leurs cris raisonnent dans la nuit, c'est la plus belle des symphonies, La Cérémonie dans les airs.
Le flyer,
Peut faire peur :
Rien que du noir,
Et du blanc ;
En relief à la star wars,
Une couverture
De livre,
Flotte sur le néant…
Ouverture,
Fermeture ?
A nous de le vivre,
De le suivre,
Ce fantôme angoissant…
N’est-il pas plutôt,
Avion de papier,
Traçant avec nos mots,
Un chemin de société ;
Pour terrasser les maux,
Qui peuvent diviser ?
Alors, venez,
Tenter
L’aventure,
Avec nous,
Habitants de Kerlédé,
Et plus loin !
Dans l’amour,
De l’écriture,
Du pliage,
A l’oral,
En silence,
Avec les mains qui tremblent,
Ou bien de l’assurance…
Partons tous en voyage,
Dans la construction,
Du vivre-ensemble,
Dans l’espace commun de notre maison de quartier ;
Hier, aujourd’hui et demain,
Pour un rayonnement urbain plus humain !